La Petite Famille, 2. Biquet

Biquet : entre nostalgie et culpabilité, un pari risqué

Après l’enchantement pur de Pépé, on espérait tous retrouver la magie pour le deuxième tome de La Petite Famille. Eh bien, avec Biquet, c’est un pari risqué qui vire vite au goût amer. Biquet, le deuxième tome de La Petite Famille, m’a laissé un goût amer.

De Pépé à Biquet, et vice et versa

D’emblée, la BD nous replonge dans le cadre chaleureux de cette petite famille : notre grand-père rude au grand cœur se révèle être un ancien footballeur, surnommé Biquet. Ce clin d’œil à un passé glorieux apport un peu de profondeur à ce personnage jusque-là si renfermé. Un détail qui humanise Pépé et qui, pour ceux d’entre nous ayant un père qui a brillé sur les terrains, réveille de tendres souvenirs. On sourit en se rappelant ces histoires de gloire passée, et on s’attache davantage à ce grand-père.

Quand la magie laisse place à la culpabilité

Mais voilà, le charme se brise rapidement. Alors qu’on s’attendait à une suite pleine de tendresse et de légèreté, c’est l’arrivée d’un événement dramatique qui vient tout chambouler. Un événement censé être un électrochoc poignant, se transforme en un coup de massue émotionnel. Plutôt que d’enrichir l’histoire d’une touche d’humanité, cette scène est tellement brutale qu’elle plonge l’ensemble du récit dans une ambiance lourde et pesante. On se retrouve face à une culpabilité déchirante ressentie par l’enfant, un sentiment qui, traité avec plus de délicatesse, aurait pu toucher en profondeur sans traumatiser les jeunes lecteurs. Bref, là où le pari était de jouer la carte de l’émotion, le résultat est une overdose de gravité qui étouffe l’esprit léger de la série.

Un style graphique toujours aussi tendre

Sur un plan visuel, le style graphique de Biquet reste fidèle à l’esprit du premier tome : enfantin, tendre et accessible. Les illustrations, aux traits simples et aux couleurs douces, continuent de coller parfaitement à l’atmosphère nostalgique qui a fait le succès de Pépé. C’est rassurant, presque comme un vieux pull tricoté par Mémé, qui réchauffe même quand le récit se fait plus froid. Toutefois, ce confort visuel ne suffit pas à compenser la lourdeur narrative qui vient ternir l’ensemble.

Un bonbon à l’arrière-goût amer

La fluidité de la narration, autre atout du premier tome, semble ici avoir perdu un peu de son mojo. Si l’histoire se lit rapidement et sans accroc, elle peine à dissiper le malaise laissé par l’événement brutal. Là où on espérait une progression émotionnelle équilibrée, le récit se contente de balancer les émotions sans véritablement les travailler. Résultat : des moments sincères existent bel et bien, mais l’ambiance finale de culpabilité, loin d’enrichir l’intrigue, la rend parfois difficile à avaler.

Une histoire sincère mais déséquilibrée

En définitive, Biquet se présente comme un essai sincère qui aborde des thématiques lourdes avec de bonnes intentions. On applaudit la volonté de montrer une nouvelle facette de Pépé, ce grand-père désormais marqué par un passé sportif. Mais la lourdeur du traitement, notamment cette deuxième partie trop brutale, fait vaciller l’ensemble du récit. Ce tome laisse plus d’inquiétude que de réconfort, et peine à retrouver la magie de Pépé. Le pari était ambitieux, certes, mais le résultat est déséquilibré et laisse un goût amer.

❤️ Une nouvelle profondeur pour le personnage de Pépé
❤️ Un style graphique doux et fidèle, toujours aussi tendre
❤️ Des moments sincères qui touchent malgré la gravité du sujet

💔 Une fin trop pesante
💔 Une narration qui peine à dissiper le malaise et la culpabilité enfantine

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Pour moi, Biquet est un essai sincère mais déséquilibré : il aborde une thématique lourde avec délicatesse mais pas assez de profondeur. Résultat ? Un récit qui, malgré de bonnes intentions, m’a perturbé et qui m’a laissé d’autant plus d’inquiétudes que de réconfort.