Note : 65.67/100

Lilo & Stitch (2025)

Stitch assis sur le sable d'une plage, mordant dans une poupée tiki en noix de coco, sous un ciel bleu éclatant.
Stitch, plus adorable que jamais… mais toujours en fuite derrière son apparence ?

Je ne suis pas un grand fan de Disney. Je ne suis pas non plus friand des remakes en live action. J’étais donc mal armé pour tomber sous le charme de ce Lilo & Stitch version 2025. Et pourtant, ma fille de 8 ans a choisi ce film, et je suis allé le voir avec elle (et ma femme), sans attente particulière. Une partie de moi était même un peu sur la défensive, mais pour une sortie en famille je suis toujours partant ! Nous entrons dans la salle… Aïe ! Le film est déjà commencé (de quelques minutes). Merci la caisse unique pour gérer la longue file d’attente à l’entrée ! ^^ Bref, ça partait mal.

Et pourtant… quelque chose s’est produit.

Deux sœurs, un souvenir d’amour

Ce qui m’a touché d’emblée, ce n’est pas l’histoire d’un extraterrestre perdu sur Terre. C’est le lien brut, complexe, déchiré mais indestructible entre Lilo et Nani. Leur dispute au début du film, leur douleur sourde liée à l’absence de leurs parents… Cela m’a parlé très directement. J’ai deux petites filles, et j’ai vu en Lilo et Nani un reflet possible de mes enfants. L’amour immense, les chamailleries, les silences, la peur de perdre l’autre. C’est tout ça que j’ai ressenti.

Je fais un saut dans le film (sans vraiment de spoiler), mais dans le final, sur la plage, quand Lilo dit à sa sœur qu’elle a le droit de vivre aussi, de ne pas s’oublier, j’ai été sincèrement touché. En tant que père, je me suis projeté : je ne veux jamais que mes filles traversent ce genre d’épreuve, d’être perdues face au monde, à devoir supporter des rôles qui ne sont pas les leurs. Mais on ne maîtrise pas tout dans la vie. Et ce film, à ce moment-là, a réussi à faire vibrer cette corde sensible en moi : la peur viscérale qu’un jour, elles se retrouvent seules.

Et Stitch alors ?

Étrangement, la relation entre Lilo et Stitch m’a beaucoup moins touché. Trop de ficelles visibles, trop d’artifices. Le fait que personne ne remarque que Stitch est un extraterrestre ultra-visuellement-non-chien m’a fait décrocher. Je comprends l’idée, le parti pris… mais ça manque cruellement d’authenticité.

Autre chose m’a vraiment dérangé, c’est que Stitch doive se cacher pour être aimé. Il planque ses bras supplémentaires, ses pics dorsaux, sa vraie apparence. A aucun moment il ne se montre tel qu’il est réellement. Et on ne revient jamais là-dessus. Le message qui en découle me dérange profondément. On dirait qu’on ne peut être aimé que si l’on se conforme, si l’on atténue ce qui fait peur chez nous, si l’on se rend plus « mignon », plus acceptable. C’est un message triste, un peu lâche. J’aurais aimé un film qui ose dire l’inverse : même si tu es étrange, différent, rugueux, tu as ta place. Tu peux être aimé tel que tu es.

Quand l’invraisemblable gâche l’émotion

Il y a eu aussi des moments « trop gros », qui m’ont sorti du film. Le crash du vaisseau qui semble se perdre au milieu de l’océan pour réapparaître à quelques mètres de la plage, le sauvetage tiré par les cheveux, les personnages secondaires volontairement stupides (le voisin, notamment), la crédulité générale face à Stitch… tout ça m’a fait décrocher émotionnellement. Pas parce que je veux du réalisme à tout prix, mais parce que j’ai besoin de cohérence émotionnelle. Et ici, elle vacille trop souvent.

Même ma fille de 8 ans, pourtant bon public, a remarqué que quelque chose clochait : Mais papa, comment Lilo elle peut rester aussi longtemps sous l’eau ?. Voilà. Quand c’est trop simple, trop forcé, ça trahit l’intelligence du spectateur. Et ça casse le lien.

Des personnages secondaires trop caricaturaux

À part Lilo, qui reste irrésistible de présence et de détermination, les autres personnages sont trop lisses, ou trop creux. Nani est bien incarnée, certes belle et pleine d’énergie, mais elle manque de charisme à l’écran. Les extraterrestres sont des stéréotypes ambulants. Le voisin est idiot pour faire rire, mais ça ne prend pas. J’aurais aimé un peu de nuance, de subtilité, de fragilité humaine. J’aurais aimé m’attacher. Je n’y suis pas parvenu.

Petite surprise toutefois au niveau du casting, ni bonne ni mauvaise : Mrs Kekoa. Non pas pour son rôle ou son niveau d’interprétation, mais parce que ce visage me disait quelque chose sans parvenir à me souvenir d’où je la connaissais… jusqu’à ce que je réalise que c’était Sydney Fox de Sydney Fox, l’aventurière ! Petit bond nostalgique. Rien à voir avec le film, mais voilà, petit moment nostalgie !

Et l’ambiance hawaïenne, alors ?

Revenons au film. Visuellement, le film est agréable mais pas inoubliable. C’est beau, bien cadré, mais ça manque d’âme. Pas de décors qui m’ont vraiment marqué. Pas d’image qui reste dans la tête. L’ambiance hawaïenne, elle, est plutôt bien rendue. La musique, les rythmes, les touches d’Elvis apportent quelque chose de chaleureux. Mais ça ne m’a pas transporté non plus. On survole, sans jamais tout à fait s’y plonger.

Un film qui aurait pu aller plus loin

Je ne suis pas sorti du cinéma en colère. Mais avec un goût amer, oui. Celui d’un film qui avait des choses fortes à dire mais qui ne les dit qu’à moitié, voire pas du tout. Celui d’une œuvre qui caresse des émotions puissantes, comme la peur de perdre sa famille, le deuil, l’amour entre sœurs, mais qui refuse d’entrer dans la complexité. Trop de simplification. Trop de jolis sourires à la place de vraies larmes. Et puis ce message ambigu : si tu veux qu’on t’aime, conforme-toi. Ça ne passe pas pour moi !

Et pourtant, je ne regrette pas d’y être allé. Parce que j’ai vu ma fille rire, vibrer, s’interroger. Parce que j’ai ressenti des émotions moi-aussi à certains moments. Et surtout parce que ça m’a rappelé ce que je veux protéger à tout prix dans ma vie : l’amour entre mes filles, et notre unité familiale.

❤️ La relation entre Lilo et Nani, touchante et sincère, miroir fort de l’amour fraternel (et paternel indirectement).
❤️ La bouille et l’énergie de Lilo, à la fois mignonne, déterminée et débrouillarde. C’est le seul personnage attachant et réussi.

💔 Le message ambivalent sur la différence : Stitch doit se cacher pour être accepté ?!
💔 Le manque de crédibilité dans plusieurs scènes (Stitch non reconnu comme extraterrestre, sauvetage final trop facile). C’est lassant…
💔 Des personnages secondaires trop caricaturaux (le voisin, les extraterrestres…) qui affaiblissent la profondeur potentielle de l’histoire.

Note : 65,67/100

Pas un mauvais film. Mais un film qui aurait pu être tellement plus. Plus vrai, plus profond, plus courageux. J’y ai trouvé des éclats d’émotion sincère, des instants de tendresse, et un personnage principal (Lilo) qui m’a touché. Mais les facilités, les maladresses et une forme de frilosité scénaristique ont tout gâché.

Un bon moment partagé. Mais pas un souvenir impérissable.


Société de productionWalt Disney Pictures & Rideback
RéalisationDean Fleischer Camp
ScénaristesChris Kekaniokalani Bright & Mike Van Waes
Sortie2025
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