Note : 58/100

Tekken: Bloodline, épisode 1

Jin et Jun Kazama s’entraînent dans la forêt de Yakushima lors du 1er épisode de Tekken: Bloodline, sous les rayons du soleil perçant la canopée.
Jin Kazama apprend les arts martiaux auprès de sa mère Jun, dans la lumière paisible de Yakushima, avant que la tragédie ne frappe.

Une adaptation Netflix attendue comme un retour à l’enfance… et pourtant. Entre excitation nostalgique et premières désillusions, ce premier épisode de Tekken: Bloodline réveille autant de souvenirs qu’il en brise.

Tekken sur Netflix, un shoot de nostaglie

Quand j’ai vu apparaître Tekken: Bloodline sur Netflix, c’est une vague de nostalgie qui m’a submergé. Je ne l’attendais pas, je suis tombé dessus par hasard, et mon âme d’enfant a immédiatement bondi : enfin une adaptation animée d’un univers qui a marqué mon enfance.

Je revois encore ces soirées chez ma Mémé, pendant les fêtes de fin d’année. Mon cousin, le grand de la famille, avait une PlayStation – un trésor pour moi qui n’avais pas trop le droit à la console et encore moins aux jeux violents. On passait des heures sur Tekken, premier du nom, entre deux matchs de NBA Live 98. Moi, fasciné par le charisme de Paul Phoenix et le mystère insondable de Yoshimitsu. Mon frère, fidèle à Jack, lent mais destructeur. C’était plus qu’un jeu : un voyage vers un univers où chaque personnage avait un poids, une histoire, une motivation. Tekken me fascinait pour ça : plus sérieux, plus réaliste que les autres jeux de baston.

Alors oui, lancer Bloodline, c’était comme retourner quelques années en arrière, dans de vieux souvenirs d’enfance en espérant retrouver de vieux héros d’hier.

Jin & Jun : une ouverture en demi-teinte

Et là, première déception, pour moi, bercé à Tekken 1. Pas de Paul, pas de Yoshimitsu, pas de Jack. Aucune de ces figures mythiques qui ont façonné mon imaginaire d’enfant ! La série choisit d’ouvrir sur Jin Kazama et sa mère, Jun. Deux personnages venus de Tekken 3, une ère plus récente que j’ai moins connue, moins aimée.

Jin, dans cet épisode, est un archétype : naïf, simplet, habité par un pouvoir latent qu’il ne maîtrise pas. Jun, mère courage et guide spirituelle, n’échappe pas non plus au cliché. Sa mort, bien qu’émouvante sur le papier, n’a pas réussi à m’atteindre. Trop prévisible, trop propre et on se doute que c’est ce qui va nourrir la soif de vengeance de Jin.

Ce choix d’ouverture a brisé un premier espoir en moi : au lieu d’ancrer la série dans la mythologie “historique” du jeu que je connais, elle la recentre sur une génération que les joueurs du premier opus comme moi connaissent moins. Et pour le spectateur nostalgique que je suis, c’est une porte d’entrée un peu froide.

Heihachi : la lueur du passé

Heureusement, tout n’est pas perdu.
Un nom, un seul, réveille instantanément le souvenir du Tekken d’antan : Heihachi Mishima.

Revoir ce personnage, c’est un frisson immédiat. Son charisme intact, ses sourcils hirsutes, sa voix caverneuse. Le voir combattre en animé, avec ses coups si familiers, m’a presque fait jubiler. C’était jouissif. L’espace d’un instant, j’ai retrouvé l’énergie brute de mes combats d’enfance, cette adrénaline viscérale que seul Tekken savait provoquer.

Heihachi incarne la mémoire du jeu : la puissance, la discipline, le mystère. Et c’est la preuve que cette série a du potentiel : si elle ose vraiment convoquer les personnages historiques et leur donner de l’ampleur et de la profondeur, alors elle saura parler à mon petit cœur d’ancien gamer.

Une approche trop caricaturale et manichéenne

Mais pour l’instant, le reste m’a semblé trop binaire. Gentils contre méchants, lumière contre obscurité. En plus, Tekken: Bloodline embrasse à fond son versant surnaturel, avec l’apparition d’Ogre, une créature démoniaque qui ne m’a jamais vraiment séduit, même dans les jeux. J’aimais le côté réaliste des personnages de Tekken, pas le fantastique.

Pour se rattraper de ce côté mystique, le combat entre Jun et Ogre aurait pu être un sommet dramatique. Il aurait pu dégager une peur viscérale, une tension, une brutalité organique. J’espérais sentir le poids de chaque coup, la panique, la rage d’une mère qui se bat pour son fils.
À la place, j’ai eu un affrontement convenu, presque sage. Pas de sang, pas d’impact, pas de souffle. Joli mais sans sincérité ou authenticité.

Peut-être que c’est mon regard d’enfant, frustré de ne pas avoir eu le droit à ce jeu en dehors de chez mon cousin, qui réclame aujourd’hui plus de brutalité et de réalisme. Mais pour moi, Tekken a toujours été un jeu de chair, de coups, d’humanité. Pas une fable mystique où les monstres sortent des nuages.

Entre excitation et crainte

Malgré tout, la flamme n’est pas éteinte.
Mon âme d’enfant me pousse à continuer. L’excitation de revoir mes personnages historiques – Paul Phoenix, Yoshimitsu, King, Marshall Law, Eddy Gordo – me tient en haleine.

J’espère que la série saura dépasser cette première impression manichéenne, pour offrir de vrais combats, de vrais visages, de vraies motivations. Tekken, c’est avant tout une galerie d’individus blessés, orgueilleux, puissants. S’ils entrent enfin dans l’arène, Bloodline pourrait retrouver la profondeur qui lui manque.

Mais une crainte persiste : et si ce coffre à jouets que j’ouvre n’était rempli que d’objets cassés, ternes, qui ne fonctionnent plus ? Et si Bloodline ne faisait qu’effleurer l’univers sans jamais retrouver ce qui faisait sa force ?

Mon verdict

Ce premier épisode m’a laissé partagé :

  • L’excitation de la nostalgie, intacte grâce à Heihachi.
  • Mais une frustration face à Jin et Jun, personnages trop « récents » pour moi, et à une narration trop caricaturale.

Tekken: Bloodline doit se décider : parler à l’enfant que j’étais ou à l’adulte que je suis devenu. J’attends qu’elle apporte de la profondeur aux figures que j’adorais, qu’elle éclaire d’un regard mature les questions d’enfance que je me posais.

Un épisode d’introduction honnête mais sans âme. Bloodline devra frapper plus fort pour mériter son héritage.

❤️ Heihachi Mishima : charismatique, fidèle à son aura des jeux, il incarne à lui seul la puissance et la mémoire de Tekken.
❤️ La nostalgie de l’enfance : l’émotion de retrouver l’univers de Tekken, les souvenirs des soirées Playstation chez mon cousin, et cette sensation de replonger en enfance.
❤️ L’ambiance visuelle et sonore : quelques plans, musiques et effets de combat réussis qui rappellent l’ADN du jeu, même brièvement.

💔 Le duo Jin/Jun trop lisse : des archétypes sans vraie émotion, loin de la profondeur qu’on attend d’un récit de vengeance.
💔 Un démarrage sans âme : combats trop sages, narration simpliste, manque de tension et de brutalité.
💔 L’absence de mes figures cultes : pas de Paul, Yoshimitsu, King… un premier épisode qui ignore mes héros historiques.

Note : 58,00/100

Un démarrage correct, nourri par la nostalgie, mais l’épisode 1 de Tekken: Bloodline reste trop simpliste pour m’emporter.


ProducteursBandai Namco Entertainment
Yuji Miyazaki
Takafumi Fujisawa
RéalisationYoshikazu Miyao
ScénaristesGavin Hignight
Sortie2022
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